L’université n’offrirait pas de trajectoire suffisamment directe vers l’emploi ? Une antienne encore trop véhiculée ici et là. Pourtant, toutes les enquêtes le montrent : plus les jeunes ont une formation et des diplômes élevés, plus ils ont de chance de trouver un emploi. Alors inadaptée l’université ? Bien au contraire !
Car l’insertion professionnelle est non seulement un enjeu, mais une priorité pour nous. Acquérir des savoirs basés sur la recherche, c’est aller vers des connaissances à la fois actuelles et maîtrisées. Se former à l’université, c'est acquérir les outils permettant de s'adapter, de progresser encore tout au long de la vie, cette vie qui ne cesse de s'allonger au fur et à mesure… de nos découvertes.
C’est bien parce que nous avons le souci de l’efficacité et de la compétitivité que nous faisons de l’insertion une de nos priorités.
Cela commence par une promotion renforcée de nos formations et des débouchés possibles. Oui, une formation universitaire en sociologie peut mener à devenir chargé de recrutement dans une direction des ressources humaines; oui, une formation en droit peut permettre de devenir fonctionnaire européen; oui une formation en science de la vie peut déboucher sur un poste dans une agence règlementaire… La liste n’en finirait pas s’il fallait passer toutes les possibilités en revue. Parce que derrière chaque métier, il y a d’abord des savoirs et des compétences, pas des étiquettes disciplinaires.
Pour autant, il y a encore des ponts à jeter entre l’université et l’entreprise, des murs à abattre. A l’Université de Strasbourg, nous avons décidé de mieux nous écouter, de mieux nous parler, de mieux nous rencontrer. C’est toujours par l’écoute de nos besoins réciproques que nous ferons avancer la réussite de nos étudiants et la société de demain. Nous avons besoin de convaincre encore les entreprises, les recruteurs que nos étudiants bénéficient du meilleur de la formation, car on y trouve le meilleur de la recherche. Et nous, université, nous devons mieux connaître l'entreprise, ses besoins, ses attentes pour améliorer les compétences des étudiants. De nombreux services de l’université concourent à ces rapprochements : l’Espace avenir, les différentes facultés, la fondation, nos unités de recherche, les alumni. Deux vice-présidences - insertion professionnelle et partenariats avec les entreprises - contribuent à développer cette stratégie. C’est le sens de la journée consacrée à cette question le 3 octobre prochain.
Il y a aussi une chose simple que chacun d'entre nous peut faire. Nous, membres de la communauté universitaire, ne sommes-nous pas les meilleurs ambassadeurs de nos formations ? En ce sens, chacun peut agir à son niveau pour favoriser l’insertion professionnelle de nos étudiants.
Alain Beretz
Président de l’Université de Strasbourg
Par le biais de l’Initiative d’excellence (Idex), l’Université de Strasbourg bénéficie d’une dotation de 25,5 millions d’euros qui vient en sus de son budget. Une partie de cette dotation est directement affectée aux 11 laboratoires d’excellence (9,1 millions) portés par l’Unistra, tandis que 15,5 millions sont attribués sur projets aux acteurs de la vie universitaire via les leviers recherche, formation, développement économique, actions socio-culturelles et pilotage. Bilan intermédiaire et perspectives avec Serge Potier, vice-président délégué aux Investissements d’avenir.
L’Université de Strasbourg a été lauréate de l’Idex en 2011, pour une durée de dix ans qui intègre une période probatoire prenant fin au 31 décembre 2015. Quelles perspectives ?
Notre Idex sera évaluée début 2016 après bilan de la période 2012-2015. Le jury nous ayant attribué l’Idex en 2011 (et le même président de jury) procédera à cette évaluation, un élément de fait appréciable puisque cela devrait favoriser une objectivité réelle quant à nos engagements initiaux et la réalité des actions mises en place.
En l’attente des résultats de cette évaluation et la décision du jury, je suis relativement optimiste. Au niveau du gouvernement, il y a une volonté exprimée de poursuivre le programme des Investissements d’avenir. Preuve en est, s’il en faut : lors de chaque audition annuelle, nous avons été encouragés par nos tutelles nationales et soutenus dans chacune de nos initiatives. Néanmoins, il ne faut préjuger de rien et nous pouvons aussi bénéficier d’une poursuite du projet avec une dotation différente.
Comment se positionne la communauté universitaire vis-à-vis de l’Idex aujourd’hui ?
Vis-à-vis de la communauté universitaire, nous sommes constamment dans la volonté de l’informer pour mieux l’impliquer. Et aujourd’hui, il semblerait que l’Idex soit considérée pour beaucoup comme un atout pour notre université. Suite au conseil d’administration du 16 septembre dernier, au cours duquel j’ai présenté le bilan 2013 de l’Idex, mon exposé a fait apparaître clairement que l’Idex irrigue de très larges pans de l’activité universitaire et s’inscrit dans une logique d’entraînement et d’inclusion.
En matière de recherche par exemple, on observe une équivalence des sommes distribuées pour des projets en sciences humaines et sociales, en sciences expérimentales et en sciences de la vie, même si le périmètre d’excellence concerne plus d’unités ou d’équipes de recherche en sciences expérimentales ou sciences de la vie. Les projets concernent beaucoup d’équipes hors périmètre (29 projets entre 2012 et 2014), et majoritairement en sciences humaines et sociales (26 sur les 29).
Et qu’en est-il des autres « leviers » de l’Idex ?
Le champ d’actions de l’Idex ne concerne pas que la recherche. Les leviers formation, développement économique, actions socio-culturelles et pilotage fonctionnent également par appels à projets. Les dispositifs se sont mis en place sur 2012 et 2013 et visent des milieux qui n’ont pas forcément la même culture de l’appel à projets que la recherche. Ils permettent de soutenir des projets innovants dans tous les champs d’activité de l’université : on a pu ainsi promouvoir la création du pôle unique d’ingénierie ou débloquer des fonds pour développer la mobilité sortante de nos étudiants.
Il faut que chacun garde bien à l’esprit qu’il ne s’agit que de « leviers », que l’Idex ne fait rien à la place des acteurs de la communauté universitaire. Nous apportons une aide humaine et financière au démarrage de projets émanant des services et des composantes, des projets qui seront directement portés par eux.
On peut dire aussi que lorsqu’un projet obtient le label Idex, cela lui donne du poids pour convaincre d’autres partenaires de le soutenir. Nous avons ainsi financé le démarrage d’un projet de plate-forme franco-allemande de test de médicaments par imagerie cellulaire via le levier développement économique. Un projet prometteur et ambitieux mais coûteux, qui, grâce à un soutien de l’Idex lors de la phase de montage du projet, a pu ensuite décrocher un financement important dans le cadre d’un autre programme des Investissements d’avenir. L’effet levier a marché à plein.
Le public était au rendez-vous des festivités organisées pour fêter les 130 printemps du Palais universitaire le 17 septembre. Une preuve, s’il en fallait une, de l’attachement de la communauté universitaire et des Strasbourgeois pour ce bâtiment emblématique, fortement marqué par la double culture franco-allemande.
On estime à 1 000 environ le nombre de personnes qui ont participé aux différents événements organisés pour fêter les 130 ans du Palais U. Le lieu est traditionnellement vivant, plein d’allées et venues d’étudiants et d’enseignants, accueillant souvent des manifestations culturelles ou officielles, parfois prestigieuses. Mais ce 17 septembre, il accueillait dans ses murs un public à la hauteur de l’événement. Les festivités se sont enchaînées pour rendre hommage au lieu, qui a retrouvé récemment de part et d’autre de son entrée principale, deux statues rénovées grâce à un don de l’entreprise Sanofi : Germania (Allemagne) et Argentina (Strasbourg).
Hervé Doucet, maître de conférence en histoire de l’art, a donné le top départ des événements avec sa conférence « L’université au cœur de la cité : le Palais U d’Otto Warth ». La salle Pasteur était d’ailleurs presque trop petite pour accueillir les quelque 250 personnes venues y assister. Après avoir évoqué l’implantation stratégique du Palais U dans la cité, son architecture, son décor et le prestige lié au bâtiment, le conférencier a émis le souhait que « les travaux continuent pour rendre au Palais U son lustre d’antan ».
Des guides passionnés et passionnants
Une centaine de personnes ont ensuite pu suivre des visites commentées de ce bâtiment aux multiples visages. Aux commandes, des guides avertis qui ont su captiver l’assistance : Yves Larmet, vice-président patrimoine de l’université, Marie Pottecher et Florent Fritsch du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Alsace, Delphine Issenmann, chargée de collection et de l'inventaire au Jardin des sciences, et Matthieu Mensch, responsable administratif du Palais U.
Leur premier point commun : ils sont, par leurs fonctions, souvent amenés à travailler dans ce bâtiment. Leur deuxième point commun : ils affichent une passion pour cet édifice qui, en plus de son caractère muséal et patrimonial riche de multiples anecdotes, continue à être comme avant tout un lieu de transmission des savoirs.
A 19 h, la cérémonie officielle s’est ouverte sur une prestation musicale de l’Ensemble vocal de l’Université de Strasbourg (Evus) et de son alter ego allemand, le Collegium Musicum de Mayence. Les deux ensembles ont animé divers moments de la cérémonie par ailleurs marquée par les discours d’Alain Beretz, président de l’Unistra, Gabriella Battaini, secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe, et Philippe Monteyne, vice-président recherche et développement de Sanofi, entreprise aux racines profondément franco-allemandes qui a d’ailleurs un site de 70 salariés à Strasbourg.
Un fort symbole de réconciliation franco-allemande
Tous ont souligné le fort symbole de réconciliation franco-allemande et de construction européenne que porte le Palais U, à travers son histoire « partagée » entre les deux nations qui ont longtemps été des sœurs-ennemies et pourtant porteuses, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, du projet européen. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé Gabriella Battaini, en évoquant la première session de l’assemblée parlementaire européenne, qui s’est tenue au Palais U il y a 65 ans : « Quelque part, nous sommes nés ici, dans cette aula. » Quant à Alain Beretz, il a estimé que nous n’avions « nul besoin de croire en l’Europe car nous la pratiquons au quotidien ». Il a également expliqué que « les statues Argentina et Germania montrent deux identités, deux fiertés complémentaires qui n’ont pour arme que des livres ».
Les statues ont d’ailleurs été particulièrement mises à l’honneur par le spectacle projeté sur la façade, imaginé par l’entreprise Aquatique Show. Des jeux de blanc et bleu (le bleu de l’université) pour donner à voir des détails de la façade, et un film de la Direction des usages du numérique de l’université évoquant, en images et en mots, dix dates-clés de l’histoire du Palais U. La prestation a été très applaudie par le public massé au pied des marches du palais.
C.L., F.A. et F.Z.
Les 130 ans du Palais universitaire continuent d'être célébrés. Plusieurs événements y seront encore associés cette année, notamment un concours de photographies sur le thème "Mon Palais universitaire et moi". La participation est ouverte à tous : étudiants, enseignants-chercheurs, personnels administratifs mais aussi toute personne hors communauté universitaire.
Envoyez par courriel une à trois photographies (en format jpeg et un poids maximum de 20 Mo) en rapport avec la thématique "Mon Palais universitaire et moi" avant le 17 novembre 2014. Elles seront publiées sur le site dédié et vous pourrez remporter une session d'apprentissage chez un photographe professionnel, une imprimante photo ou encore une caméra GoPro. En effet, deux prix seront attribués par un jury : le prix du patrimoine et le prix insolite. Le public pourra voter en ligne pour sa photo préférée du 17 novembre au 1er décembre et décerner ainsi un troisième prix, celui du public !
Alors, à vos appareil photo, tablette et smartphone : photographiez le Palais universitaire !
Un événement est organisé jeudi 9 octobre 2014 à partir de 19 h à l’amphithéâtre Cavaillès pour célébrer le retour de Claire Audhuy et de son compagnon de route, Baptiste Cogitore, les deux reporters du Bulli Tour Europa.
Depuis le 10 mai, les deux jeunes diplômés de l'université* ont traversé une vingtaine de pays d'Europe. Ils ont moissonné des reportages tout au long de ce périple autour de trois fils rouges : identité et minorité, théâtre et résistance, mémoires et nationalismes. Des Balkans aux pays baltes en passant par la Mer noire, Claire Audhuy et Baptiste Cogitore sont partis à la rencontre de ceux et celles qui vivent l'Europe au quotidien.
« La traversée de cette "nouvelle Europe" aura été une incroyable aventure humaine. Rencontrer des réfugiés de l'Est sur la place Maïdan, parler avec les membres du théâtre clandestin à Minsk, écouter les récits des réfugiés syriens arrivés en Bulgarie, assister à une pièce dans un bidonville, découvrir la Transnistrie... Autant de moments que nous avons souhaité partager à travers des reportages audio, photo et vidéo... et que nous évoquerons lors de notre retour à l'Université de Strasbourg. » Les deux reporters présenteront leur expérience lors d’une projection de leurs reportages entrecoupés de récits de ces cinq mois sur les routes jeudi 9 octobre à l’amphi Cavaillès.
Le réseau Alumni de l’Université de Strasbourg, qui compte actuellement plus de 4 300 membres, a lancé en juin dernier son projet de clubs Alumni dans l’objectif de poursuivre son développement en France et à l’étranger ; celui de Strasbourg sera officiellement lancé lundi 13 octobre 2014.
Les diplômés et doctorants ont la possibilité de participer bénévolement au rayonnement de l’université en devenant correspondant ou responsable de club dans leur ville. Ces « ambassadeurs » ont des objectifs différents selon le statut choisi : tandis que les correspondants s’attachent à développer le réseau Alumni dans leur zone géographique, les responsables de club, eux, se chargent en plus de l’animation de leur club.
Le Service relations Alumni (SRA), chargé du pilotage de ce projet, a prévu de lancer de sa propre initiative plusieurs clubs qu’il cogérera dans des villes préalablement définies. Son premier club, basé à Strasbourg et géré avec la Société des amis des universités de l’académie de Strasbourg (Sauas), sera lancé lundi 13 octobre 2014 et sera suivi, en 2015, d’un club Alumni à Bruxelles et à Paris. Le SRA est par ailleurs activement à la recherche de diplômés et doctorants vivant dans l’une de ces villes pour assurer la gestion et l’animation de ces trois clubs à ses côtés.
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mardi 7 octobre midi pour une parution le vendredi 10 octobre 2014. Consultez les dates des prochains numéros.